Konarak - le temple du Soleil.

Publié le par Carotte

 

Un des plus beaux temples d'Inde, parait-il... Allons-y donc !

Mais pour commencer, il faut que je vous raconte le trajet pour y parvenir. Incroyable expérience que celle de prendre le bus entre Puri et Kornak. Même si je commence à être aguerrie aux bus indiens, aux trains et à tout, j'atteins ici mon record, qui n'a rien à envier aux périples en taxi brousse africain.

Le micro bus est déjà attendu par une foule de gens qui s'amassent contre la porte dès qu'il arrive sans aucune pitié pour les gens qui essaient d'en sortir. Et à peine le dernier a-t-il réussi (difficilement) à s'extirper que c'est la folie, la ruée, la guerre, les gens se poussent, se bloquent, envoient les bras, bloquent le passage, semblent prêts à tout. L'obtention d'une place assise semble être une question de vie ou de mort. Ca hurle, ça crie, ça s'engueule, on n'est pas loin d'en venir aux mains. Je force le passage à l'indienne, puisque de toutes façons, la politesse n'est pas de mise. Je ne sais si c'est le fait d'être une occidentale (la seule du bus), mais j'arrive à me trouver une place assise, à la fenêtre qui plus est. Et personne ne me dit rien. Derrière, en revanche, j'assiste en me retenant de rire à la violente querelle qui oppose deux femmes à un homme pour une place assise. Les hurlements retentissent dans tout le bus. Les femmes gagnent finalement mais les cris continuent. Les autres personnes montées trop tard se tassent dans le couloir. D'autres ne tiennent pas à l'intérieur et s'accrochent à la porte, à l'échelle pour monter sur le toit. Je ne peux pas compter combien nous sommes. Mais beaucoup trop me semble une estimation à peu près correcte. Le trajet est plutôt joli et je découvrirai au retour que de l'autre côté du bus, on a en fait longé la mer... Moi je n'ai vu qu'une petite forêt et une jolie rivière.

Puis on arrive à Konarak. Gloire au touriste. Entre la gare routière et le temple, un long marché où s'entassent les coquillages, les souvenirs et les chapeaux de paille (ça tape violent en effet). Après un énoooorme thali excellentissime dans un genre de cantine indienne où tous les indiens viennent me demander si je trouve la nourriture bonne (très), je me considère opérationnelle pour attaquer le temple. Je refuse trois guides, mais je commence à avoir la technique, ils sont de moins en moins insistants. Ils doivent sentir que je suis presque prête à mordre...

Et le temple. A première vue, il est moins impressionnant que d'autres. Il n'y a plus rien à l'intérieur, la grande tour s'est écroulée et il a été comblé pour éviter que le reste ne suive. Par contre, autour, bien qu'un peu abimées, c'est un florilège de sculptures... essentiellement érotiques ! Mais pas que, il y a aussi plein d'éléphants (2000 il paraît) qui forment une belle frise au bas du temple. Le temple symbolise en fait un énorme char conçu pour transporter le soleil (rien que ça). Et pour tirer tout ça, il faut donc 7 chevaux dont il ne reste que des morceaux (mais les quelques morceaux qui restent permettent d'ôter tout doute sur le fait que ce soient des chevaux et non des juments). Il faut aussi 24 roues pour tout porter. Sur chacune des roues, 8 divisions qui marquent les différents moment de la journée. Cadran solaire assez efficace. Mais il y a aussi les activités de la journée qui sont représentées sur ces différentes parties de la roue. Et là, on peut dire qu'on ne s'ennuyait guère à l'époque ! Plus de la moitié représentent différentes positions du kama sutra. Donc, en résumé, planning de la journée de l'indien médiéval :

  • yoga

  • yoga

  • chasse

  • toilette

  • cul

  • cul

  • cul

  • cul

et on s'en donne à coeur joie. A 2, 3, 4, polygamie, polyandrie, homosexualité, humains, zoophilie, gros, vieux, acrobatiques, allongé, debout, assis, je vous passe les derniers détails, mais tout y passe ! Etrange contraste avec la pudeur actuelle où porter un débardeur ou se faire la bise en public est considéré comme hautement indécent...

Je croise des groupes scolaires dont le guide pointe étonnamment plus les cobras et les éléphants, les girafes témoignant des échanges avec l'Afrique que les scènes torrides...

Le site est rempli de touristes essentiellement indiens. Et comme tout indien qui se respecte, ça mitraille de photos. Le temple, les sculptures, la famille of course... et moi (il y a peu de touristes étrangers) ! Comme d'hab, je suis à deux doigts de me prendre pour une star pourchassée par les paparazzis. J'ai même droit à une photo avec une ravissante petite fille qui me regarde fascinée (apeurée ?). Je suis à deux doigts de l'embarquer quand elle commence à m'appeler « Api » (sister). Trop belle. Je rencontre aussi un groupe de jeunes filles du Bihar qui veulent toutes leur photo avec moi. Moi, je suis dégoulinante de sueur et me sens franchement dégueulasse mais bon...

Je m'arrête pour écrire sur mon carnet et beaucoup m'observent intrigués. Certains regardent même sans vergogne par dessus mon épaule pour lire ce que j'écris. L'un d'eux ajoute même « Very good ! »... Si tu le dis !

Au moment de partir, j'entends parler français et me greffe à un groupe de fort sympathiques septuagénaires accompagnés d'un guide. Et je me refais donc un tour du temple avec un nouvel éclairage, parfois assez intéressant : la dispute de la fille et sa belle-mère, la femme au dessus d'un feu pour désinfecter après l'accouchement, la girafe d'Afrique, certaines scènes érotiques dont je n'avais pas saisi toute la finesse, des techniques de soin anti maladies vénériennes quelque peu surprenantes (salive de chien, compresses et bandages de quequette...) On rigole bien. Et le petit groupe est adorable. Ils me raccompagnent même dans leur super bus climatisé jusqu'à Puri, ce qui me permet un retour bien plus calme (même si moins original) que l'aller...

(Et promis, bientôt, je vous poste les photos sur la face de chèvre...)

Publié dans Sur la route... Inde

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C
<br /> <br /> Les photos, les photos, les photos !!!!<br /> <br /> <br /> <br />
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